[ NO ESCAPE ] raphaël

— ce petit jeu commence selon lui à un peu trainer en longueur. pire que le marathon obstacle, peut être même. après avoir manqué de se noyer dans une marre de boue, pourquoi pas manquer de mourir abandonné dans cette pièce ou totalement humilié par la défaite.
quatre papiers vs raphaël,
victoire pour les papiers.
qui l’eu cru ? même lui pourrait se moquer de son propre sort, à ce stade. il commence à regretter de ne pas avoir avancé son voyage à londres, plutôt que de se retrouver ici.
bon, petite commode. tu es mon dernier espoir. le dernier meuble sur mon chemin. je place tous mes espoirs entre tes mains de bois. dit-il en s’approchant, frappant dans ses mains pour se donner du courage, sans perdre son éternel sourire – bien qu’il ne soit pas toujours très sincère, mais mieux vaut étouffer sa frustration plutôt que de l’afficher aux yeux du grand public.

— comme tous les autres meubles, la commode de bois est traitée de la même façon : vidée, inspectée, observée sur toutes les coutures, il aurait fait des miracles au sein de la police lors des fouilles chez les politiques. processus inlassable, qu’il effectuera encore et encore jusqu’à trouver ce maudit papier. après que les tiroirs soient mis à sacs, qu’il tira de toutes ses forces sur le meuble pour espérer le déplacer et découvrir derrière celui ci le numéro manquant tant convoité. et bingo ! le voilà, scotché en secret, avec le fameux huit maudit qui se trouve là. franchement, les organisateurs sont un peu tordus non ? songe-t-il en le décollant, avant de remettre la commode en place, pour finalement sortir tous les numéros logés en secret au sein de sa poche. "trois, cinq, un, et huit. je me demande ce que cache ce code…" songe-t-il alors qu’il les montre, fier de lui, à la caméra.

— après quelques minutes qui lui ont paru être des heures, raphaël peut enfin s’extirper de sa première prison artificiel, cadenas enfin déverrouillé, pour se retrouver de nouveau enfermé dans le malheur. ses lèvres se pincent, tandis que ses yeux tentent de se faire à la pénombre – visiblement, les organisateurs de ce jeu ont le sens de l’humour, et de quoi capter des images inoubliables. une main sur le mur de droite, il cherche à talon de quoi allumer la lumière, avant de sentir sous la pulpe de ses doigts un premier boitier qu’il cherche à enclencher sans trop réfléchir. la sentence est rapide : une décharge électrique lui traverse soudainement le corps, le laissant échapper un juron dans sa langue natale comme unique réaction. « eh ! ça c’est franchement pas cool. » il retrousse le nez, sans trop savoir où regarder pour capter l’attention des spectateurs. il doit être ridicule, à cet instant : raphaël en a bien conscience.

— l’obscurité infâme devient le pire ennemi du jeune homme – il n’a absolument aucune idée de quelle façon l’image sera rendue et est effrayé du moindre objet dans la pièce maintenant. il se ferait presque peur lui même en retirant sa main en vitesse de chaque objet qu’il touche, tout en essayant de continuer à avancer sans jamais décoller sa main droite du premier mur, par simple sécurité.
de ses doigts qu’il découvre plusieurs boitiers semblables au premier qui était piégé. l’un d’eux doit probablement allumer la lumière, alors, s’ils sont tous des interrupteurs : alors, prenant son courage à deux mains, il se décide à essayer l’un d’eux. ses lèvres se pincent – la pénombre ne lui laisse aucune place à l’interprétation, ne lui reste plus qu’à faire une tentative au hasard et espérer être sauvé. lentement, sa main s’approche, actionne le troisième découvert tandis que ses paupières se ferment en prévision : mais rien. que la lumière qui se fait, et la chance qui plane enfin au dessus du crâne du jeune homme.

— — il découvre avec une surprise une pièce bien plus vide que ce qu’il imaginait, lui permettant de concentrer son attention sans aucun doute sur l’élément déclencheur de la suite : huit boîtes de cds éparpillés, de divers genres et agences, lui rappelant des vieux souvenir comme des plus récents – qu’il inspecte sans vergogne avec précaution, comme si soudainement il allait recevoir une quelconque illumination.
assis bien en tailleurs face aux clés de l’énigme, il se creuse la tête pour trouver un quelconque lien entre eux. il ne sait pas sur quoi se baser : les noms des artistes, titres des albums ou title track ; ça pourrait être n’importe quoi, au final. « vous pourriez m’aider ? » minaude-t-il à l’attention de ses fans, même s’il sait bien que cela est impossible. le cerveau chez elysium c’est saül, pas lui, le voilà bien embêté. il a l’impression d’être un enfant tentant de faire rentrer un cube dans un trou en forme de triangle : toutes ses actions semblent tout bonnement inutiles.