[ no escape ] camila

— d’un regard un peu curieux, elle observe chaque jaquette se présentant sous son regard ; faisant mine de cherche un indice, elle nargue simplement le visage de ces idoles faisant là bonne figure : entre ceux disparus de la circulation, ou qui n’ont jamais su briller, seuls quelques uns parviennent à retenir son attention.
son doigt tapote son menton à la façon d’un métronome tandis qu’elle interchange les places encore et encore, tentant de trouver un nom de code ayant un quelconque rapport avec elle ou l’émission.
ça pourrait prendre des heures mais elle s’acharne encore : le temps, elle en a beaucoup devant elle camila, et ça, la flow semble bien l’avoir compris. quelques perspectives de pouvoir continuer semble s’illuminer lorsque le mot est enfin complet : NO ESCAPE – et à peine rentré dans l’ordinateur, qu’un appel est lancé, lui indiquant le précieux présent : une journée avec un fan. elle n’aurait réellement pas pu espérer mieux.
si seulement.

— la voilà désormais à errer sans réel but dans le long des couloirs disponibles à elle. elle a l’impression de tourner en rond : et la semi-pénombre de l’endroit n’est en rien là pour la rassurer.
plus de masque disponible pour la demoiselle : seul celui de la méfiance demeure figé sur ses traits qui se froncent au moindre petit bruit.
un son retentit en écho le long des murs, semble ricocher sur ceux ci : la faisant sursauter un instant. des bruits de pas : d’une course même ; un jeune homme qui se précipite le long des couloirs jusqu’à elle.
elle pourrait bien l’arrêter pour lui demander de l’aide, ou un quelconque indice sur le trajet ou la démarche à suivre : mais l’autre option semble meilleure, courir.
alors elle prend ses jambes à son cou, dévale le couloir jusqu’à l’ouverture de la porte : celle ci se verrouillant derrière son passage rapide. elle pourrait être rassurée, si elle ne venait pas de trébucher sur l’un de ces livres qu’elle avait précédemment abandonné.
la voilà de retour à la case départ, de nouveau enfermée.

— alors que son regard inspecte dument la pièce, camila découvre que la précédente porte ouverte est elle aussi, à son tour, verrouillée, et définitivement cette fois.
une nouvelle porte semble disponible : trois serrures à déverrouiller, qui ne lui rappellent aucun bon souvenir.
vêtements, tiroirs, papiers et livres jonchent la pièce dans une débâcle sans nom, champ de bataille qu’elle n’est pas réellement prête à retrouver.
trouver ces clés risque d’être un véritable calvaire, elle le sent venir à des kilomètres. elle se demande quand cette comédie voudra bien cesser : et qu’elle pourra retourner à l’abris des regards au sein de l’agence.
elle espère au fond qu’ils n’ont pas eu la bonne idée de les remettre sous tout ce bazar : mais même si ce n’est pas le cas, elle sait bien qu’ils les ont cachées dans des endroits bien incongrus comme d’habitude. il va falloir se creuser la tête si elle ne veut pas rester ici pour l’éternité.  

— y’aurait de quoi s’arracher les cheveux, si elle n’était pas d’une patience à toute épreuve désormais. sa soeur n’aurait pas fait long feu ici – elle aurait sûrement fini par faire le show devant les caméras pour s’occuper. 
le soleil et la lune, le jour et la nuit – elles qu’on a si souvent comparé comme êtres similaires ont fini par à peine se ressembler.
parfois elle se demande si elles sont bien du même sang –
mais quand les impérieuses se réveillent, ça ne fait que lui confirmer.
d’une démarche fluide, elle pousse du pied les vêtements, pensive. peut-être qu’elle devrait commencer par remettre un peu d’ordre ici histoire d’y voir plus clair. alors, après avoir inspecté l’intérieur de l’armoire, elle jète un à un chaque vêtement en vrac à l’intérieur de celle ci, se demandant si l’une des clés va se révéler comme par magie à elle. il évident que c’est loin d’être si facile : mais comme on dit, l’espoir fait vivre.   

— après les l’armoire, c’est autour des livres, d’être entassés les uns après les autres en pile sur le bureau dévasté de tout objet : le no man’s land après les passages de ses bras lors de la recherche des premiers numéros. un bulldozer qui tente de réparer ses quelques bêtises, ne trouve rien pour satisfaire sa demande sous débris témoins de son précédent passage.
la jeune femme pousse un léger soupire, glisse sa main dans ses cheveux, alors que l’espace semble désormais plus libéré – avant qu’elle ne ramasse une bouteille d’eau qui traine là, elle aussi victime de sa précédente razzia. alors qu’elle s’apprête à la poser, elle marque un temps d’arrêt : découvre au fond de celle ci une toute petite clé qui lui avait échapper. elle verse alors son contenu dans le pot à crayon et un autre réceptacle trouvé là au hasard, pour récupérer la précieuse trouvaille, lui permettant alors d’avancer un peu plus vers la sortie de ce labyrinthe d’énigmes.