no escape _charlie

il ne manquait plus à la jeune femme qu’à trouver la bonne combinaison à former avec les quatre chiffres qu’elle venait de trouver pour sortir. après plusieurs essaies elle trouva enfin le précieux sésame pour sa sortie. « bingo ! » s’exclamât elle en entendant le loquet se déverrouiller. ce fut avec grand plaisir que charlie poussa la porte vers la suite. « of course, j’aurais du me douter que ça ne pouvait pas être aussi simple. » elle ne put contrôler son ton un peu blasé alors qu’elle se retrouvait plongée dans le noir complet. sans la moindre possibilité de voir où elle se trouvait ni de se repérer. la jeune femme se retint de faire la moindre remarque désobligeante mais franchement ce n’était pas cool. enfermer les gens contre leur gré pour ensuite les filmer, les empêchant par la même occasion d’avoir des réactions honnêtes fasse à la situation. aussi pourrie soit elle.

cela dit la jeune femme n’était pas au bout de ses peines. elle avança en faisant de petits pas dans l’espoir que ses mains fassent office de radar et l’aident ainsi à se repérer, comme elle le pouvait, dans ce noir complet. au vu du peu de distance qui séparait sa main gauche et de sa main, charlie fini par en déduire qu’elle se trouvait dans un couloir. l’idée voulait donc que la jeune américaine tâtonne jusqu’à l’autre bout pour ainsi passer à la suite des festivités – si on pouvait les appeler ainsi. pendant qu’elle tapotait les murs qui bordaient le couloir, charlie rencontra un interrupteur. peut être qu’elle était chanceuse et que seuls quelques petits veinards avaient la chance de le trouver et donc de faire la traverser en toute tranquillité. grossière erreur. elle ne put s’empêcher de crier lorsqu’elle sentit un puissant picotement lui attaquer les doigts.

elle se secoua sa main qui avait pris le jus dans l’espoir de faire passer la douleur. ça ne faisait pas si mal, certes, mais tout de même c’était surprenant et carrément pervers. le couloir devait être truffé de caméras à infrarouge pour que le public s’en donne à cœur joie, bien installé sur son canapé, à regarder d’autres personnes se faire mal. ce que l’humanité pouvait être pervertie par le divertissement. et c’était une influenceuse en passe de devenir idole qui faisait ce constat… oui, on peut y voir une certaine forme de paradoxe. « mais ils sont fous. » phrase prononcée pour le bien de l’audience que la jeune femme venait tout juste de maudire. l’hypocrisie charliesque dans toute sa splendeur. elle offrait une spectacle ridicule mais elle aspirait toujours autant à ce qu’on la remarque et à ce que l’on se souvienne d’elle.

charlie sentait qu’une fois de plus, pour le bien des vues et de la notoriété, elle allait mettre son honneur ainsi que sa dignité de côté. ronger son frein en silence et se faire passer pour une jeune femme patiente et bien élevée en toute situation. même lorsqu’elle se retrouvait coincée dans ce qui ressemblait à s’y méprendre à un escape game, sans qu’on lui a ai demandé son avis. aux états unis certaines personnes faisaient des procès à tout va pour bien moins que ça. bon, en frôlant cette fois ci le côté droit du couloir, la jeune femme sentit de nouveau un interrupteur. « ah ah ! » ton victorieux lorsqu’elle enclencha sa nouvelle trouvaille. « mais ce n’est pas vrai ! » elle venait de se faire électrocutée une seconde fois. dans son pays natal elle ce serait empressée d’appeler son avocat pour remettre cette saleté de chaîne à sa place.

« le couloir est piégé, c’est ça l’idée ? » douloureux constat alors que la jeune femme avait pris une décharge dans chacune de ses mains. aucune n’avait été épargnée par la perversité des programmes de divertissement coréens. encore une fois et charlie deviendrait célèbre pour avoir été la fille qui avait pris le jus au court de l’escape game surprise de la mbs. il y avait plus glorieux comme fait d’arme. la jeune femme avait d’autres aspirations dans la vie et à ce train là ce n’était pas cette farce de mauvais gout qui allait lui apporter la gloire dont elle rêvait tant. « damn, switches are really dangerous in korea. » au moins elle marquerait les esprits avec son anglais, même en disant des phrases d’une banalité à faire pleurer. puisque c’était à ça qu’elle semblait réduite dans ce qu’elle appellerait bientôt le couloir de la mort.