→ groupe jaune 2

— le jeune garçon a beau avoir déjà atteint sa vingt cinquième année, il est encore bien loin d’atteindre des sommets en terme de taille – et si ça l’avait longtemps complexé, il avait fini par s’habituer. cependant, face au gigantesque mur, il se demande si tout cela n’est pas probablement la pire idée qu’il n’ait jamais eue, bien loin d’être le concurrent le plus coriace de la compétition.
donnant deux coups secs sur son harnais, par crainte peut être de devoir s’écraser, estimant avoir passé assez de temps à l’hôpital pour pouvoir s’en passer cette fois encore – et puis l’excitation du grand retour sur scène le défend de devoir retarder le tout. attendant le coup de sifflet annonçant le début du jeu, il check une dernière fois ses lacets, jetant un coup d’oeil à ses adversaires ainsi qu’à hui à qui il offre un sourire : ils doivent honorer elysium aujourd’hui, et faire briller leur agence.

— le coup de sifflet retentit à travers le gymnase et déjà les premiers participants s’élancent à l’assaut du gigantesque mur. raphaël se remémore avant tout les consignes données par l’instructeur chargé de sa formation quelques jours auparavant le jour j et les applique consciencieusement au départ, peu certain de ses mouvements. une petite voix dans sa tête lui rappelle de ne pas prendre de risques inutiles : la chute est bien vite arrivée, comme démontré chez les filles lors de l’épreuve précédente. refusant de voir le même sort lui arriver, il prend son temps pour gravir le mur d’escalade, ajuste ses prises au besoin jusqu’à gagner un peu d’aisance, en se répétant de ne jamais regarder en bas ; car si le jeune homme n’est pas effrayé par les hauteurs et leurs vides sans fond, ils n’en demeurent pas moins intimidants et difficiles à dompter pour ce coeur qui s’emballe dans sa poitrine à la moindre poussée d’adrénaline.

— au fil des minutes, ses gestes se font plus fluide, et son aisance se remarque dans ses mouvements alors qu’il continue de gravir le mur face à lui. il ne se relâche pas, même lorssqu’il trébuche, et continue de grimper comme il peut, et tente d’accélérer au possible la cadence qu’il s’est d’abord imposé – son esprit de compétition refaisant immanquablement son retour malgré lui.
parfois, il se demande s’il ne va pas tomber s’il continue ainsi : mais c’est plus fort que lui, il est incapable de se relâcher, par peur sans doute d’avoir aussi les regrets de ne pas avoir tout donnés. après tout dans le sport il n’y a que peu d’excuses : il faut toujours se donner à fond pour espérer y parvenir. alors qu’il atteint finalement le sommet du mur, il pousse un soupir de soulagement – en profite alors pour saluer la foule avant de redescendre tranquillement vers la terme ferme.