sorry, i'm taken ✧.* minjae

Rentrée de l’émission survival depuis peu, Dambi qui pourtant en faisait bien moins et dormait ou mangeait dans des conditions décentes s’en retrouvait tout autant fatiguée. Comme rattrapant, après toutes ces semaines de galère, ce qui avait manqué à son corps et la rendait si lourde et inutile qu’elle en était gavée. Elle s’en sentait presque vieille, camouflant assidûment les cernes violacées qui creusaient son minois mais incapable de ne pas finir voutée parfois ou finir par trainer des pieds. Combien de muscle avait-elle perdu à ne manger que des broutilles ? Elle ne voulait pas y songer, pas plus à cette épreuve gustative où on l’avait forcée à bouffer des insectes. Rien qu’y songer lui donnait la nausée, son ventre pourtant vide travaillant furieusement et lui donnant des sueurs froides. On avait essayé de la tuer, ceci était chose certaine, et si elle n’avait encore la force de se venger, d’ici quelques jours, elle ne manquerait pas d’adresser son mécontentement à son procureur de père, qu’il leur colle un procès sous le nez. Elle pouvait toujours rêver…

Le soupir passe la barrière de ses lèvres, le tournage de son caméo enfin terminé, aucune satisfaction ne venant gorger son cœur. A vrai dire, elle ne savait même plus ce qu’elle avait joué et comment, l’esprit totalement ailleurs, dans son lit sûrement, rejoignant les coulisses pour se changer avant de traîner un peu dans les environs, croisant au passage un inconnu qui la fait sursauter. « Tu vas y arriver, tu vas le faire. » se répète-t-il comme un mantra, apparemment fort concentré. Arriver à quoi ? Faire quoi ? Oh et puis, en quoi ça la concernait, au juste… « Tu sais danser, tout est dans la tête ! » continue-t-il pourtant son numéro, battant des cils complètement ahurie sans savoir quoi répondre. Mais c’était quoi ce phénomène ?? « Vous me parlez ?! » A qui d’autre, sinon, en fait. Mais elle ne le connaissait pas, ce drôle d’oiseau !! Il lui voulait quoi, au juste ? « Je suis censée dire quoi, fighting ? Ou alors danser avec vous pour vous entraîner ? » Sa dernière question laissée flottante avant que la réalisation ne la prenne, riant jaune. « Vous me draguez ? C’est ça que vous essayez de faire, me parler ? » Ses orbes le scannant de haut en bas, puis de bas en haut, les sourcils froncés. « Certes, vous êtes pas mal, mais regardez moi, vous croyez vraiment qu’une telle reine est libre ? » Ne lui laissant pas plus le temps de répondre alors qu’elle passait négligemment une mèche de cheveux derrière son épaule, en un mouvement contrôlé, le menton levé. « Passez votre chemin, vous perdez votre temps. » S’autorisant alors à lui tapoter l’épaule comme si elle le réconfortait avant d’ajouter « ah et… un conseil. Changez d’approche, celle-ci est nulle. » Bah quoi, fallait bien que quelqu’un lui dise, non ?

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Ce n'était pas tant les entraînements que tu avais enchaîné, parfois accompagné d'Eun Mi parfois seul. Pas même ces heures de tournage à recommencer certaines scènes une dizaine de fois courbant l'échine si les mots semblaient quitter tes lèvres avec précipitations. Ce n'était pas ces évènement presque normal qui faisait de ce moment une gêne. Mais bel et bien le mélange de devoir danser devant des gens, jugé pour un talent que tu ne cultivais que depuis quelques semaines. Il avait été compliqué de faire du temps, de placer des heures de répétitions. Toujours bien guidé en premier avant de se lancer comme un grand. Les regards rivés n'était pas une grande première pour un acteur mais mélanger avec cette nouveauté et on te perdait.

Ce n'était donc pas étonnant de te retrouver dans les coulisses, poings fermés pour garder une contenance prête à partir, à s'effondrer, au moindre coup de vent. Ta manager absente pour quelques minutes, trop longues à ton goût, perdant petit à petit cette énergie qui devait guider tes mouvements. La chorégraphie passant encore et encore dans ton crâne pour en oublier des bouts. Ce n'était pas le moment de flancher, et avec cette pression venait ta sale habitude à parler seul. Après tout, personne n'était mieux placer que toi pour te donner du courage. Enfin, c'est ce que tu pensais, oubliant les autres autour. Si beaucoup auraient passé leur chemin, n'en pensant pas moins, la jeune femme venait faire entendre sa voix pour rétablir un malentendu. Le visage tourné vers elle tu allais éclairer sa lanterne le sourire pendu aux lèvres dans une mine toujours polie mais elle ne t'en laissa pas le temps. " Ah du tout du tout c'est juste... " C'tait juste pour toi, tout seul. C'était bien trop bizarre de dire ça comme ça non? La réflexion trop longue elle enchaina dans une incompréhension de plus en plus forte. Les lèvres entre-ouvertes prêt à démentir une accusation presque absurde ce n'est que tes yeux qui purent cligner comme réponse à l'enchainement problématique qui se passait devant toi. Ce n'est qu'à la fin d'un monologue autocentré que tu pus prendre la parole. " Pardon? " Fut la seule chose à laquelle ton cerveau était préparé. C'était une manie chez les femmes de te prendre comme cible? " Je ne vous drague pas. Je ne savais même pas que vous étiez là. " A croire que celles que tu croisais avaient un égo beaucoup trop haut. " Wah... je suis content pour vous et votre couple. " Quelques applaudissement muets pour encourager à ne pas confondre ta capacité à parler seul et une drague quelconque. " Maintenant si ej peux vous donner un conseil : ne sautez pas aux conclusions sous prétexte que quelqu'un parle. On est beaucoup à parler seul.. et à pas vouloir vous draguer. " Surtout toi qui ne draguait absolument personne, même pas celle qui t'intéressait.

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Écouter les gens ? Prendre en considération leurs arguments ? Depuis quand Dambi était-elle capable de faire ça, jeune femme trop gâtée à qui on cédait tout en claquant presque des doigts. L’avis des gens, elle s’en carait bien souvent. Ce qu’ils avaient vraiment voulu dire aussi, sautant certes facilement aux conclusions mais se trompant bizarrement fort peu souvent. Alors pourquoi aujourd’hui serait une exception, après tout ? Elle se savait belle, elle se savait aussi désirable, ses années de perdition loin de Hyunwoo lui ayant ouvert tout un champ des possibles. Fade, certes. Mais elle avait pu attester de son charme et en attestait encore toujours, ce jeune inconnu rangé sans état d’âme dans le même panier. Qui lui en voudrait ? Certainement pas elle en tout cas !

Aussi lorsqu’il lui dit ne pas la draguer ne peut-elle que sourire de plus belle, un léger soupir passant la barrière de ses lèvres et sa tête bougeant légèrement de gauche à droite. C’était pas beau de nier. Surtout avec ce genre d’arguments bateaux et fort peu crédibles… Il ne savait même pas qu’elle était là ? Allons bon ! Et il oubliait la lune quand il faisait nuit ? Décidément, les hommes avaient vraiment une capacité à se sortir de situations gênantes… proche de zéro. Elle ne leur en tiendrait pourtant pas rigueur, magnanime qu’elle était. Ca arrivait à tout le monde de flancher devant pareille beauté et en perdre ses mots. Etre vert parce qu’elle n’était pas à disposition aussi, prenant son comportement tout sauf naturel comme un excès de jalousie. Elle comprenait sa déception, mais la montrer n’était pas forcément la bienvenue. Tout comme son vieux conseil qui devait sûrement essayer de raccrocher son peu d’ego, ses lèvres se figeant en une grimace, légèrement piquée au vif.

« On parle beaucoup seul ? Et qui ça, au juste ? » Qui gaspillait ainsi sa salive et faisait savoir au monde le contenu de ses pensées ? Il fallait être sacrément con ! Elle n’était pas si crédule, dommage pour lui. « Quant au reste, je ne soulèverai même pas… La jalousie ne vous sied pas. Mais si ça vous fait plaisir de croire que peu me draguent chaque jour, ainsi soit-il. » Elle ne perdrait pas son temps à lui prouver le contraire, d’autant que les attentions ne lui faisaient pas tant plaisir. Plus comme avant. Elle ne cherchait plus que celles d’un seul homme. Elle ne le laisserait en revanche pas s’en sortir comme ça, lui qui pensait pouvoir la draguer puis la ridiculiser quand elle n’acceptait pas. Il venait clairement de tomber sur un os. « Alors dites-moi, de quelle danse vous parliez ? Montrez-moi, que je puisse en attester. Comprendre aussi, en quoi vous n’y arriveriez pas. Vos pieds ne vous obéissent pas ? » Quitte à trouver d’autres excuses aberrantes… Elle les lui offrait sur un plateau, soupirant de nouveau. Sans doute pouvait-elle paraître hautaine, oui, mais elle qui vivait pour la danse et le prenait clairement pour un backdancer ne pouvait seulement imaginer qu’il soit si compliqué d’y arriver. Quant à lui rétorquer que tout le monde n’était pas comme elle… elle validerait, la perfection n'étant pas atteignable pour tout le monde.

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Quelle drôle de façon de draguer cela aurait été. Clairement les films dans la tête de cette fille semblaient bien plus rocambolesque que le plus grands des classiques romantiques dans une époque lointaine. Rien n'allait en s'arrangeant et tout était des plus aberrant au fur et à mesure de la conversion. Ou plutôt du monologue de madame qui pensait pouvoir attirer toutes les abeilles comme du miel. Peut être n'était elle pas moche, au contraire. Travailler dans cette industrie donnait rarement lieu à des rencontres avec des physiques ingrats. Mais il en fallait quand même beaucoup pour avoir la tête comme elle l'avait : aussi grosse qu'une pastèque. C'était affolant de voir à quel point tu n'avais pas de chance en rencontrant des femmes digne d'une série pour adolescent. Les hommes n'étaient guère mieux et pourtant en ce moment tu priais pour croiser quelqu'un. N'importe qui serait parfait.

A la place tu devais payer bien cher d'avoir oser parler tout seul. Eun Mi ne t'aura donc appris qu'à danser mais clairement pas à gérer ce genre de situation gênante et presque angoissante. Où allait l'humanité ? Si elle se pensait si bien sans croire un traitre mot d'un inconnu qui prétendait ne pas la draguer, comment était elle dans des situations ... plus délicate ? La grimace sur les lèvres tu écoutais son discours basé sur une adoration de sa personne massant tes tempes pour comprendre, ou du moins tenter. Tout en prévenant la migraine qui pointait le bout de son nez. Franchement tu plaignais son petit ami, si tenter qu'elle en ait réellement un. Après tout tu ne serais pas étonnée de comprendre qu'elle y croyait seul, pendant que le pauvre tentait de lui dire qu'il ne l'aimait pas. Une situation des plus embarrassante mais dont elle semblait attachée.

" Vous n'avez donc pas entendu parler des études scientifiques qui disent qu'il est bon de parler seul ? Cela permet de ranger son esprit ou se donner du courage.. En ce moment même vous parlez presque seule tant vous n'écoutez pas votre interlocuteur. " L'habitude du sourire doux et tendre avait laissé place à cet air plus froid, plus blasé qui composait une palette bien particulière. " Soit je vous accorde qu'on doit vous draguer souvent... du moins avant que vous n'ouvriez la bouche. Ah ... je suis un homme toxique c'est ça ? " Comme tous ceux qui osaient contredire madame tu pariais. Un soupire t'échappa, ignorant pourquoi tu continuais à lui répondre. C'est pourtant la goutte d'eau qui fit débordé le vase, cette demande abrupte qui demandait une pointe de délicatesse et de considération. "Je ne suis pas à vos ordres, je préfère encore que vous vous fassiez un film seule que de devoir vous montrer ma danse. " Déjà que tu ne la maitrisais pas parfaitement, ce n'était pas pour la montrer à quelqu'un d'autre, des plus désagréable qui plus est. " Je ne vous ai pas demandé de me ramener votre petit ami afin de vérifier si c'était vrai.. alors ne me demandez pas de prouver quoique se soit. " A vrai dire tu étais à deux doigts de lui dire amen afin qu'elle te laisse en paix. Qu'est ce qu'elles avaient ces filles .. à venir t'enquiquiner avec ta vie de célibataire ? Ne pouvais tu donc pas profiter d'une vie simple ? Tes pensées tourner vers une seule et même fille tout en étant dans un déni si puissant qu'il arrivait à te convaincre ?

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Parce que maintenant, on justifiait le fait de parler prétendument seul et passer pour un fou complet par des études scientifiques ? Mais où allait donc le monde ? Qu’il les lui amène, ses prétendues études, elle serait bien curieuse de voir ce qu’elles contenaient ! Déblatérer avec soi-même n’apportait ni courage ni rangement, au contraire, il dispersait et était enclin à la fainéantise comme présentement. S’il voulait tant y arriver, il devrait s'entraîner plutôt que piailler. Sa bouche serait certes musclée, mais elle n’effectuerait jamais le travail de ses jambes. Et s’il y croyait assez, il était un bien piètre danseur, effectivement, le jugeant de bas en haut sans ménagement. Une méchanceté qui n’en était pas vraiment une, n’ayant jamais vraiment connu la peur ou le goût de l’échec et ne comprenant pas qu’on puisse à ce point paniquer. « Oh mais je l’écoute, très bien même ! Je ne prends juste en considération que ce qui a du sens. » Et pour l’instant, il semblait à des lieux d’en faire pour elle, malheureusement pour lui.

Qu’il continue de la dégrader par la suite n’arrange en rien son cas, fronçant le nez de désapprobation en l’écoutant avant de soupirer tout bonnement, éjectant dramatiquement tout l’air de ses poumons. « Ecoute-moi bien, mon coco. Que tu décides de me rabaisser alors que tu pouvais t’arrêter à je vous accorde qu’on puisse vous draguer, c’est déjà un comportement à chier, mais que tu te mettes derrière à jouer ta pauvre victime en parlant de quoi ? D’homme toxique à deux balles ? C’est au-delà des mots. » Abandonnant au même titre le vouvoiement, se fichant bien de qui il était puisqu’ayant décidé qu’il ne méritait pas son respect. « Alors oui, j’ai une grande gueule et peut-être que ça ne te plait pas, mais je te jure que j’ai aussi de sacrés coups de pied alors tu ferais mieux de pas me chercher. » Elle s’était déjà battue plus d’une fois et n’avait jamais lésiné sur les moyens, quitte à mordre ou utiliser ses griffes, d’ailleurs. « Quant à ton délire sur les ordres, soit, si tu veux. » Un rire fatigué et aigre s’échappant d’entre ses lippes. « Mais dans ce cas tu ne danseras jamais devant personne. C’est ce que tu diras aussi au gars derrière la caméra ? Je ne danse pas sur ordre ? Et puis quoi ? Si tu n’es pas capable de danser devant une inconnue, tu ne le seras pas plus ailleurs. D’autant que oui, surprise ! Tu es filmé et tout le monde te verra ! » S’il y avait bien quelque chose qu’elle détestait, c’était qu’on justifie le fait d’être dégonflé. Et libre à lui de croire qu’elle se serait moquée si cela rassurait sa démonisation de sa personne, elle s’en carrait comme de sa dernière chemise. Qu’il ose remettre son couple en doute, par contre… c’était chercher la mort, un sourire mauvais fleurissant sur ses lippes avant qu’elle n’ajoute. « Tu fais de beaux discours sur le fait de t’en foutre de ce que je pense mais le fait est que tu es toujours là à déblatérer et te chercher des excuses. T’es pas toxique, non, t’as juste pas de couilles et t'en blâmes les autres. Et c’est sans doute pire parce que les remèdes contre l’impuissance ne courent pas les rues. » Décidant là qu’elle n’avait pas plus de temps à perdre avec la plèbe et reprenant sa marche après avoir levé dramatiquement les yeux au ciel.

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