roller coaster | ft Dowan

T'étais pas perdu. Pas du tout. Tu savais exactement où tu étais, et tu pourrais totalement revenir sur tes pas, retrouver ton chemin et rentrer. Pas vrai ? T'en étais convaincu alors que tu continuais d'avancer, mal assuré, les pupilles déviant à gauche et à droite. Comme si le bon chemin allait soudainement t'ouvrir les bras – ou comme si une flèche allait brusquement t'indiquer la bonne route. Mais t'en avais pas besoin, parce que t'étais pas perdu. Pas du tout. Tu avais fait demi-tour parce que tu avais aperçu un joli papillon – ses couleurs avaient été sublimes et tu avais voulu le photographier. Tu avais quitté la route quelques secondes, tout au plus. Mais tu ne t'étais pas perdu. Pas du tout. T'avais juste changé de trajectoire et probablement pas tourné à droite au bon moment mais ce n'était pas grave. Parce que t'étais pas perdu – tes pensées ne cessaient de répéter l'idée, allant même jusqu'à indiquer que Haru n'était pas là. Si Haru n'était pas là tu n'étais pas perdu, cqfd. Tu pouvais continuer sans paniquer... Ou juste un peu.
Parce que même si tu disais ne pas être perdu, tu ne savais pas du tout où tu étais. C'était un peu la définition d'être perdu pas vrai ? La frimousse embêtée, tu continuais néanmoins d'avancer.

Tu étais venu pour profiter, pour t'aérer l'esprit et savourer la douceur du sable et les caresses de la mer. Mais il avait fallu que tu suives un papillon... Si ce n'était pas un chat ou un chien, c'était un papillon. Tu supposais que Haru n'était pas par ici, sinon tu l'aurais déjà croisé. Tu allais errer jusqu'à ce qu'on veuille bien te sauver. « Dowan », que tu articulas dans un souffle rassuré, la paume sur le cœur. « Je suis tellement content de te voir », et ton sourire en disait tout autant, ton visage retrouvait même quelques couleurs. « Où est-ce que tu vas ? Je peux... Est-ce que je peux t'accompagner ? », une façon discrète de lui demander de te sortir du pétrin. Tu mimas un petit air embêté, les lèvres finement pressées l'une contre l'autre, les pommettes rougies. T'étais content qu'il soit là, qu'il ait rejoint Cosmos.

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Levé depuis six heures du matin, ayant suivi son régimen habituel agrémenté des activités proposées spécialement par le summer camp, s’il y a quelque chose qu’on peut dire, c’est qu’il ne s’est jamais senti en meilleure forme de sa vie. Aspirant avec joie l’air marin qui semble le purifier de bout en bout, c’est avec une bonne humeur particulière que Dowan s’est mis en tête d’explorer les alentours du resort, sans plan, ni carte. Imaginant qu’il pourra bien tomber sur quelque chose d’inespéré, un trésor ou une autre chose du genre: se sentant grand aventurier de partir sur une telle aventure même si, à pied, il ne peut pas aller bien loin. Ayant repéré un endroit où louer des vélos, il hésite tout d’abord à aller se perdre un peu trop loin sur l’île, ne s’arrêtant qu’en pensant au fait que, peut-être, ses membres auront besoin de lui ici.

S’il y a une constante qui ne change pas depuis son arrivée au dortoir, c’est qu’il a parfois l’impression de s’occuper de deux enfants plus ou moins paumés, selon les situations et les moments. Un autre en aurait pu être agacé ou frustré: mais il y a quelque chose en Dowan qui aime particulièrement aider et sauver, si bien qu’il ne cesse de s’assurer que tout roule à la maison même si personne ne lui demande. Même lors du trajet en car jusqu’à l’île, il n’a pas pu s’empêcher de préparer des paniers pique nique accompagnés de snacks et d’une trousse de secours, afin que le voyage se passe sans aucun accident.

Cela fait plusieurs heures qu’il s’est égaré. Ne voyant plus la mer des yeux, il suppose qu’elle ne doit pourtant pas être très loin: le bruit des vagues arrivant jusqu’à ses oreilles. S’il y a une chose qu’il apprécie particulièrement, c’est bien ça. Le calme. Les bruits paisibles de la nature, loin de toute présence humaine. S’arrêtant un instant pour fermer les paupières, il s’en remplit, prenant une énorme inspiration lorsque son nom, prononcé d’une voix tout à fait familière, retentit à ses côtés.

Hm? La surprise vient se lire sur ses traits alors qu’il rouvre les yeux, cherchant du regard la provenance de l’appel jusqu’à trouver Eunjae. Il n’a pas besoin de plus d’une demi seconde pour deviner la situation dans laquelle il se trouve. Et si Dowan doit être totalement honnête… il est parfaitement persuadé que, par intuition, il s’est baladé vers ici pour venir le secourir. “T’en as une mauvaise mine.” marmonne-t-il en observant avec attention son visage, posant la main sur son épaule pour la tapoter et lui dire de se calmer. “Mais moi aussi je suis content.” répond le jeune homme en esquissant un sourire. “M’accompagner?...” répète-t-il en esquissant une légère moue. D’humeur taquine, il ne peut que laisser le suspens s’étirer. “C’est que, je voulais faire une promenade… absolument tout seul…” marmonne-t-il en tentant de prendre un air torturé, incapable pourtant de retenir le sourire qui menace d’étirer ses lèvres. Craignant bientôt qu’Eunjae ne le croie et ne tombe totalement dans le panneau, il vient lui tapoter l’épaule à nouveau. Un peu trop fort, à cause de ses muscles: mais il ne veut faire du mal à personne, c’est comme ça qu’il est. “Of course! Tiens, tu veux pas monter sur mon dos? Je te ramène comme ça? Je veux voir combien de temps je peux tenir.” propose-t-il en pointant son propre dos du doigt, pour voir si Eunjae se tentera à y grimper.

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Peut-être que t'allais plus pouvoir rentrer ? Ce serait un peu triste – ton chat serait triste. Est-ce que Hyun le serait aussi ? Probablement. Et ce serait un peu bête, aussi, maintenant que Dowan avait rejoint le groupe. A croire que les membres du groupe ne faisait que jouer au yo-yo. Mais sans doute imaginais-tu simplement le pire scénario possible. Après tout, quelqu'un allait pouvoir t'aider pas vrai ? Quelqu'un allait bien te sortir de là, te ramener là où toute la foule était. Tu n'oseras avouer la raison de ta présence. Visiter l'arrière-pays ? Ou quelque chose du genre te justifieras-tu, mais nullement à cause d'un papillon. Les raisons devenaient de plus en plus ridicules mais on notera l'effort fait de ta part : tu n'avais pas perdu ton téléphone. Pour le moment. Tout était encore possible avec toi après tout – même si tu ne comptais pas le perdre aujourd'hui. Tu faisais attention depuis quelques temps, l'appareil n'ayant bien trop échappé des mains et tu tâtais souvent ta poche pour t'assurer de sa présence. Et après rapide vérification, il était toujours là. Parfait. Il te restait toujours un moyen de t'en sortir si jamais tu ne trouvais plus ton chemin : tu appellerais de l'aide. Le manager, sans doute. Pour éviter de déranger Hyun ou Dowan inutilement.

Ce dernier se trouvait non loin de toi – hasard ou chance, t'en savais rien et tu cherchais pas à savoir. T'étais juste soulagé. « Ah bon ? », tu agitas vaguement la main dans un rire léger – et nerveux. T'avais cru devoir tourner pendant des heures, seul, avant de trouver quelqu'un. Tu libéras un nouveau souffle, tout aussi rassuré que le premier, les pupilles brillantes de soulagement mais aussi de reconnaissance. Il sera ton sauveur du jour. Tu souris à ses mots, la frimousse détendue. Pour quelques secondes. Le coin des lèvres s'abaissant doucement, tu libéras un petit « Oh » – pas déçu, mais presque, les épaules s'affaissant à leur tour. Tu voulais juste retrouver ton chemin mais s'il voulait être seul... tu voulais pas le déranger. Donc tu allais devoir te débrouiller par toi-même. Donc te perdre un peu plus. Donc... Une légère grimace au visage, tu tentas un sourire avant de cligner des paupières dans un air penaud. « Monter sur ton dos... ? Mais... », tu te désignas du doigt avant de montrer son dos puis toi à nouveau. Sérieux ? Tu l'observas quelques secondes sans rien dire. « Je suis pas un poids plume tu vas te faire mal non ? », tu plissas un peu le nez, peu ravi par l'idée. « J'ai pas envie que tu te blesses », tu secouas le visage dans un air désolé. « Mais... on peut faire la course ? Jusqu'à la plage ? Pour voir celui qui tiendra le plus longtemps et... ouais », bon tu savais déjà que t'allais finir dans un état second sur le sable chaud mais au moins t'auras retrouvé la plage, le bon chemin, et Dowan se sera entraîné. Win win situation, non ? « Je sais pas du tout où est la plage par contre », que tu préféras admettre histoire de ne pas courir dans la mauvaise direction. « Je suis pas non plus très sûr de tenir la distance.. mais si jamais j'y arrive pas, tu pourras me porter sur ton dos », tu tentais de le convaincre par tous les moyens – t'aurais pas fait un bon commercial. C'était pour ça que tu rêvais juste d'ouvrir un petit café tranquille et pas une société hightech.

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S’il y a quelque chose que Dowan a compris depuis longtemps et n’a jamais oublié au fil des années, c’est combien Eunjae est crédule. S’il en profite un peu, gentiment, il n’a pourtant jamais l’envie de pousser la blague jusqu’à ce que le jeune homme s’en fasse trop: c’est bien pour cette raison qu’il explique en général rapidement la situation, avant que Eunjae ne parte trop loin. “Un jour toi et moi on devra faire un cours.” annonce Dowan avec un sourire, “Ironie et second degré 101. Tu ne pourras pas quitter la salle avant d’avoir un 20/20 au test de sortie.” lance-t-il en venant tapoter son épaule, riant rien que d’imaginer la situation. Peut-être qu’Eunjae est un cas désespéré: sa naïveté semble faire partie de sa personnalité et il faut l’avouer, Dowan n’a jamais cessé de trouver ça mignon.

Tout comme la façon qu’il semble avoir de s’occuper et de s’inquiéter pour les autres, un gros cœur qui ne se cache aucunement. Pour un milieu où certains semblaient manquer d’empathie, Dowan n’est que trop heureux d’être atterri dans un groupe avec des personnes si bienveillantes. “Me blesser. Moi?” Et il ne peut s’empêcher de faire les gros yeux, incapable d’éviter la blague. Levant les bras en l’air pour les flex et lui montrer combien ses muscles sont gros, faisant mine d’être vexé alors qu’il ne l’est aucunement. “Est-ce que j’ai l’air d’un homme fragile, Eunjae?” ne peut-il s’empêcher de demander en pinçant les lèvres et en secouant la tête. Fixant Eunjae en commençant à élaborer son plan, Dowan ne voit pas d’autre éventualité que celle de foncer tête la première dans sa direction pour s’emparer de lui et le porter avant qu’il ne puisse dire oups…

Mais la proposition d’une course est bien trop alléchante. Sans le savoir, il réveille le compétiteur en lui. “Une course? T’es sûr?” ne peut-il s’empêcher de demander en levant un sourcil. Pas qu’il doute des capacités physiques d’Eunjae, mais s’il doit être honnête, Dowan doute pouvoir perdre. Surtout que son plan a de grosses failles, mises bien en évidence par son ami, lui provoquant un rire qui le plie un instant en deux. “OK. Oublions la course. Je veux dire, celle toi contre moi, on a qu’à juste…” Et il tend la main en direction de celle d’Eunjae pour la prendre dans la sienne, commençant à le tirer en la direction de ce qu’il suppose être la plage, en trottinant. “Tu veux quel genre de rythme?” demande-t-il en partant pour l’instant à un rythme de croisière qui ne ferait rien pour l’essouffler. Histoire d’ajouter un peu de challenge, il tente de courir en montant les genoux le plus haut possible, ce qui lui donne une drôle d’allure.

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« Un cours ? Un cours de quoi ? », que tu demandas, clignant des paupières dans un air totalement paumé. Tu dévias un instant les pupilles, comme si la réponse était inscrite dans l'air, pour finalement l'observer à nouveau. Tu plissas un peu le nez, la frimousse boudeuse. « Je comprends parfaitement l'ironie... », et l'idée d'un examen te faisait un peu stresser quand même. T'allais pas vraiment avoir un test, si ? T'espérais pas, t'étais pas vraiment prêt à subir la pression d'un contrôle. Pas maintenant. Pas demain non plus cela dit … Et tes pensées furent coupées par d'autres demandes. Une surtout. Pourquoi devrais-tu monter sur son dos ? Tu ne voulais pas lui faire mal, surtout que tu n'étais pas très léger. Tu ne voulais pas qu'il se blesse alors qu'il allait vous rejoindre, ce serait dommage. Surtout si tu devais expliquer comment – puis tu t'en voudrais, aussi. Tu te pinças un peu les lèvres, embêté et gêné, alors que tu hochais lentement la tête. Lui blesser, lui, oui. Cela semblait si étrange ? Pas que tu doutais de sa force physique, tu doutais plutôt de la tienne et de ton équilibre. Même sur son dos tu serais capable d'être distrait par un papillon et de vous faire tomber. Rien que l'image de la chute te donnait mal partout. « J'ai pas dit ça », articulas-tu dans un air bougon, le nez faiblement plissé avant de rire quelque peu. « Tu l'as clairement moins que moi », vins-tu admettre, amusé … avant de plus vraiment l'être, le regard sur le sol dans une contemplation et un recalcul de ta vie. Peut-être que tu devrais accompagner Hyun au sport. Ou Dowan.. L'idée ne te plaisait pas vraiment mais...

« Oui, pourquoi pas. C'est bon de courir non ? », tu bougeas un peu les épaules, mal assuré. T'étais pas donné dans cette activité non plus mais à défaut, si tu tombais, tu ne lui ferais pas de mal. Et tu ne pensais qu'à ça surtout, à l'idée de ne pas vouloir le blesser d'une manière ou d'une autre. Tu clignas des paupières dans un air penaud – avais-tu dit quelque chose de drôle ? « Ah bon », que tu fis simplement, les épaules basses. Tu ne comprenais pas pourquoi – enfin tu comprenais un peu. Tu observas sa main un instant avant de l'attrape, lui lançant un regard curieux, le sourire discret. Tu le suivis sagement, trottinant à son rythme. C'était pas mal comme ça aussi. « Quel genre ? », tu semblais étudier le rythme de vos pas, lui lançant un regard perplexe en le voyant faire. « Je dois faire ça aussi ? », demandas-tu bêtement, l'air désespéré alors que t'avais même pas commencé. « Un rythme normal ? Je veux dire... », tu agitas vaguement la main libre. « Pas trop rapide », tu voudrais pas finir en pls dans un coin à l'arrivée quoi. « Je suis pas aussi athlétique que toi désolé », tu mimas un air coupable, gardant le rythme. « Ca me paraît pas mal comme ça. Mais si tu veux aller plus vite tu peux », tu ne voulais pas le retenir ou le ralentir. Tu espérais juste pas trop te perdre. « J'ai vu un joli papillon tout à l'heure », tu désignas vaguement l'endroit que vous veniez de quitter, indiquant donc que tu l'avais bêtement suivi. « J'ai oublié de le prendre en photo mais il avait de belles couleurs », ajoutas-tu dans un sourire. « Tu comptais faire quoi aujourd'hui ? Aller sur la plage ? Les activités te tentent ? », demandas-tu, inspirant un peu plus bruyamment avant de souffler discrètement.

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