Vous ici ? Ft. Bora

Il se passait toujours beaucoup de choses dans le monde merveilleux de la kpop ! Cette après-midi, par exemple, j'avais un petit shooting spécial de prévu, en vue de la promotion de notre titre à venir avec Vampyr. Le fait que ça se passe à la MBS me faisait néanmoins sentir que j'allais clairement me retrouver à passer plus de temps en train de chercher mon chemin dans les couloirs qu'à réellement travailler, connaissant la taille et la disposition des locaux qui m'étaient encore très peu familiers. Soit. La matinée avait bien commencé en compagnie de mon manager que j'avais pu me contenter de suivre docilement, le regard à moitié posé sur mon téléphone et à moitié sur les personnes qui croisaient notre chemin, surtout lorsqu'il s'agissait de jeunes femmes.

J'aurais cependant peut-être dû me montrer un peu plus attentif à ce qui m'entourait durant le trajet, car arriva le moment où mon accompagnant avait dû s'absenter pour répondre à un appel important. Bien que c'était normal d'être sur-sollicité dans sa situation, avec tout un groupe à gérer, quelqu'un aurait peut-être dû lui préciser que me laisser seul n'était pas une très bonne idée : non seulement, je ne tenais pas en place plus de cinq minutes, mais en plus, je n'avais pas le moindre sens de l'orientation... résultat des courses, j'avais donc fini par vouloir me débrouiller par moi-même et aller jusqu'à l'endroit où aurait lieu la réunion, sauf que mes pas m'amenèrent à peu près à l'opposé du lieu en question... et que j'étais désormais incapable de retrouver mon chemin en sens inverse. Zut. En plus de ça, il fallait vraiment que j'aille pisser, là.

Ben embêté par la situation, je me mis donc à la recherche d'un panneau indiquant les toilettes et descendis une paire d'escaliers, avant d'enfin tomber sur quelqu'un à qui demander des indications, ou plutôt, sur un semblant de silhouette qui venait de disparaître au débout d'un couloir. « Excusez-moi ! Hey !!! Mademoiselle ! » Hors de question de la perdre de vue elle aussi, alors ni une, ni deux, je me mis à lui courir derrière pour la rattrapper.

Je ne sais plus où donner de la tête tellement que l'horaire pour le tournage est serré dans le temps. Il faut que je répète silencieusement mes lignes tandis que la maquilleuse fait sa magie sur mon visage et c'est sans parler de la coiffeuse qui s'occupe de mes cheveux pour que tout soit parfait. C'est impossible pour moi de me concentrer sur la tâche à effectuer. Je ne peux m'empêcher de complimenter le fard à paupières qui brille et qui met mes yeux en valeur ou d'écouter les potins que les stylistes qui sont en arrière de moi s'échangent. C'est un environnement intense et je sais que je vais très vite m'habituer. C'est la vie que je mérite depuis longtemps et je veux faire du mieux que je peux pour premièrement faire partie du groupe, mais aussi la mériter en devenant une personne importante pour d'autres jeunes qui ont un rêve à réaliser. Je veux inspirer et c'est avec confiance que je me dis que ce soir va bien se dérouler. J'ai quelques doutes, mais pour le moment j'aime mieux ne pas y penser.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis assise sur cette chaise sauf lorsqu'on me libère enfin je n'ai qu'une seule chose en tête ; trouver les toilettes. Je crois que c'est primordial pour les artistes d'avoir une vessie d'acier parce que ça fait maintenant un bon moment que je me retiens. C'est avec mes cheveux parfaitement placés et mon maquillage renversant que je suis à la recherche de cette pièce que j'ai tant besoin. Je ne suis pas encore habituée ici, l'immeuble est bien plus grand que mon agence et je ne me souviens plus où les toilettes sont. Je descends rapidement des escaliers suivant mon instinct. En réalité, je n'ai aucune idée si elles sont sur cet étage et tout d'un coup c'est comme si quelqu'un avait entendu mon appel à l'aide alors que j'allais franchir le coin d'un corridor qui ne me dit rien du tout si je fouille dans ma mémoire de poisson rouge. « Oui ? » Je dis à la voix avant de me retourner pour m'assurer que cette voix ne provient pas d'un ange, mais bien une personne. « Je suis désolée, mais je dois vraiment aller aux toilettes… j'aimerais bien faire la conversation sauf que là j'ai une petite urgence » Je lui dis avant de m'arrêter d'un coup sec. Il m'est familier et cette fois je le sais d'où je le connais. « … attends tu étais mon photographe personnel à la fête du printemps non ? » J'espère ne pas me tromper surtout que ça serait gênant qu'il ne se souvient pas de moi. Pour ma part, c'est certain que je me souviens d'un visage comme le sien.

Vous savez, les garçons, on n'était pas forcément les gens les plus subtils du monde. Enfin... c'était sans doutes une vérité valable dans 80% des cas, si je devais me montrer exact, parce que quand je voyais mon frère qui était tout renfermé sur lui-même en plus d'être timide, je me disais que la vie était sans aucun doutes bien plus compliquée dans sa tête que dans la mienne. Pour autant, je restais quand même d'avis que dans le fond, il était sûrement comme nous tous : un peu basique. Parce que ouais, un mec, c'était super basique à comprendre en réalité.

Mais pourquoi est-ce que je vous disais ça, au juste ? Eh bien, voyez-vous, là, par exemple, il avait suffit que la demoiselle devant moi se décide à se retourner pour que mes priorités changent d'un coup, ma vessie se faisant oublier au passage pour un court instant. C'est que j'en rencontrais régulièrement, des jolies filles, parfois en tenues sexy mais toujours tirées à quatre épingles par les maquilleurs et les coiffeurs, maintenant que j'étais un idol confirmé, mais dieu sait qu'il était plus que compliqué d'avoir la moindre conversation avec elles vu comment les managers faisaient office de culottes de chasteté envers leurs artistes.

Aujourd'hui, la chance semblait néanmoins me sourire. Quelle beauté. Woh... et elle avait un air familier, en plus de ça... mais tout ceci n'était visiblement pas la prorité du jour, puis-ce que la demoiselle me parla d'une urgence toilette en amorce de conversation. J'avoue que là, il m'avait néanmoins fallut une demi-seconde pour décrocher mon regard de son visage et pour capter ce qu'elle venait de me dire, mais lorsque ce fut le cas, je ne pu pas m'empêcher de rire... parce que c'était à l'opposé de ce que j'aurais imaginé entendre sortir de la bouche d'une femme lors d'une première interraction. « Ca tombe bien parce que je te courais après justement pour ça... tu sais où elles sont ? » Le fait d'en parler avait d'ailleurs rapidement réveillé l'urgence dans mon corps, d'ailleurs, et c'est donc en serrant un peu le ventre que j'écoutais sa phrase suivante, avant de hoqueter un peu. « Hé, mais oui ! » Oh, la honte... pourquoi est-ce que je ne l'avais pas reconnue tout de suite ? Ils l'avaient apprêtée trop différemment de la dernière fois... « Désolé, je t'avais pas reconnue tout de suite, tu vas bien ? Oui, non, attends. En fait, on devrait garder ça pour après... » Avouais-je finalement en regardant autour de moi, à la recherche d'une indication, jusqu'à enfin voir une flèche au bout d'un couloir et me mettre en route avec elle d'un pas pressé pour nous en rapprocher.