Ji Yun / James / Ole / San /Jaehwan / Jo / Sungcheol
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Voila maintenant quelques heures que je n’avais pas bougé de mon studio d’enregistrement qui se trouvait au-dessus du café, absorbé par le classement de divers documents et l’analyse des propositions qu’on m’avait fait pour divers projets musicaux à venir. Oui, non, oui, non, mon coeur balançait parfois entre l’envie de participer quelque chose qui m’intéressait d’un point de vue purement artistique… mais qui n’avait pas un gros potentiel sur le marché en lui-même et le fait que je ne pouvais pas non plus signer tout et n’importe quoi, notamment si on ne me faisait pas une offre pécuniaire en adéquation avec ma réputation dans le milieu. Ben oui… il fallait savoir se respecter et connaître ses tarifs, sinon, c’était la faillite assurée, et même si je m’accordais quelques petits « plaisirs » parfois, pour des trucs qui étaient tellement alternatifs qu’ils resteraient dans une niche particulière, je ne perdais jamais de vue que c’était la musique qui me faisait vivre et que pour vivre dans ce monde, il fallait des sous. Or, être artiste, c’était soit vivre d’amour et d’eau fraîche, soit savoir se vendre et faire du pognon.
Mais bref. Pour le moment, je n’avais pas encore pris ma décision sur tous les projets qui m’avaient été soumis et il était temps de me dégourdir les jambes, parce qu’à ce rythme-ci, j’allais m’endormir sur mon fauteuil.
Après avoir jeté un coup d’oeil à l’heure et avoir constaté qu’il était vraiment, vraiment tard, je me levais donc et sortis du studio pour descendre au café où l’employé assigné à la fermeture était en train de nettoyer le bar. Dans un petit geste, je lui fis alors signe de rentrer à la maison plus vite et pris sa relève pour aller passer l’aspirateur, puis la serpillère dans toute la salle. Faire le ménage, il n’y avait franchement rien de mieux pour se changer les idées à mes yeux, et en musique, c’était d’autant mieux. J’avais d’ailleurs jeté mon dévolu sur « I want to break free » de Queen, un titre qui était, je trouve, tout à fait indiqué lorsqu’on récurait le sol. S’en suivit « Seperate Ways » de Journey et « Total eclipse of the heart » de Bonnie Tyler… et le tout en chantant à tue tête les paroles de ces différents titres iconiques, bien évidemment.
Mon élan fut tout de même coupé en entendant quelqu’un frapper à la porte de l’établissement et en jetant un coup d’oeil dehors, je réalisais que la météo s’était terriblement gâtée… un méchant mélange de pluie verglaçante et de vent qui, si vous vouliez mon avis, devait avoisiner les -3° en ce début de nuit d’hiver Séoulite. Ah ben oui… dans ces conditions, on n’allait pas laisser les piétons mourir de froid dehors, n’est-ce pas ? Ayant un peu pitié de l’humain qui se trouvait devant la porte du café, je m’approchais donc pour ouvrir et sentir un vif frisson me remonter le long du dos lorsqu’une bourrasque s’infiltra à l’intérieur. Ah, sa mère le vent, putain de merde !!!! « Entrez vite ! » Histoire que je referme en vitesse les portes de l’enfer.
journey “If you want to see the sunshine, you have to weather the storm.” - Frank Lane
Faire partie d'une agence, ne veut malheureusement pas dire que tu as une entrée d'argent plus grande. Au contraire, elle est même devenue moindre puisqu'en signant ton contrat, tu as été forcé de dire adieu à l'emploi qui te rapportait le plus : petit ami à louer. L'agence t'avait bien expliqué que ce genre d'emploi, si continuer, pourrait apporter des malheurs au groupe, à toi-même et à Avalanche Ent. Tu comprends très bien, d'ailleurs, le résonnement derrière tout ça. Ton problème est que ton travail au café n'est pas assez rentable pour soutenir ta sœur et ton neveu. Tu veux lui montrer qu'elle peut toujours compter sur toi. C'est donc dans cet esprit que tu as passé un petit entretient et essaie dans un bar musical où un musicien est recherché. Celui-ci s'est bien passé et le propriétaire est même heureux de savoir que tu sais chanter. Il n'avait clairement pas été un des téléspectateurs de Stardom. Pas que tu sois inoubliable, mais plus dans le sens qu'il aurait été au courant.
Il te donne, alors, toutes les informations que tu as besoin, l'horaire par exemple. Il te dit aussi qu'il se pourrait qu'il te demande de servir par moment. Aucun problème de ton côté. Tu es habitué à faire ce genre de choses. Tu le remercies et sors de l'établissement.
À l'extérieur, le vent est fort et le ciel est gris. Tu sais dès lors qu'il ne faut pas traîner, que tu dois rentrer le plus rapidement possible. Tu avances rapidement. Tu cours même. Or, rien ne se passe comme prévu et tu es forcé de t'arrêter, car tout devient un peu trop violent. Tu dois rapidement te trouver un abri. C'est en voyant la lumière dans un des cafés non loin que tu te décides d'aller cogner. Peut-être que quelqu'un aura pitié de toi et te laissera entrer. Heureusement pour toi, c'est le cas. « Merci. C'est un temps à ne pas mettre un chat dehors » lui dis-tu entrant et te frottant les mains pour les réchauffer. Elles sont glacées. Tu regardes autour de toi. C'est la première fois que tu mets les pieds dans ce café et réalise par le fait même que tu es entrain de salir le plancher. Connaissant le travail de fermeture, tu ne bouges pas trop. « Désolé pour ça. Je peux nettoyer si vous voulez. » Tu lui souris et le remercies de nouveau de l'avoir sorti de là. Ne sachant pas combien de temps, l'extérieur est pour rester ainsi, tu décides de te présenter : « Au fait, je m'appelle Bunmi Daw. »
