awkward situation | ft. Roy

we have the same father, half the same dna... can we be a family?

Trois ans… cela fait un peu plus de trois ans que Jinah avait découvert son existence et cela dans une situation apocalyptique. Elle se revoit encore au milieu du bureau de son père, le débris de verre du vase qu’elle venait de briser, sans parler des photos de famille déchirer qui jonchait sur le sol… Elle allait partir de cette maison de l’enfer, quitter cette famille et ne plus jamais les revoir. Mais ce jour-là, elle avait ouvert ce tiroir verrouillé à double tour, les secrets le plus intime de son père s’y trouvait, comme ses lettres. En plus d’être le pire des connards, il faisait aussi partie de ce cercle réputés des infidèles ! Jinah avait un frère, enfin un demi-frère, quelque part, sur cette planète – elle l’espérait encore en vie, avec des parents aussi égoïstes soient-ils. Elle avait fait des recherches avec le peu d’information qu’elle avait, le nom de cette femme, la secrétaire de son père, il fut un temps… mais elle était introuvable. Elle devait sûrement se dorer la pilule au soleil avec l’argent que son géniteur avait donner pour qu’elle se taise. Aucune de ses pistes n’avaient aboutis, jusqu’à ce coup de fil, il y a quelques semaines de cela. D’après la personne qu’elle avait eu au téléphone, au centre d’ADN, ce garçon correspondrait à sa recherche, ils avaient le même père… enfin, si ça se trouvait – elle n’en n’avait pas qu’un seul ! Imaginez que son géniteur ait engrossé une dizaine de femme ! Cela lui donnait envie de vomir, rien que d’y penser.

Elle a recommencé ce message une dizaine de fois, ne sachant pas comment expliquer la situation. Au début, elle voulait y aller cash, mais il aurait certainement pris peur… alors son excuse, c’était que par hasard elle avait fait un test ADN et qu’il avait surement un lien de parenté. Elle n’avait pas mentionné son père, ni la probabilité qu’il soit son demi-frère. Quelques échanges et le rendez-vous est posé. Pour la première fois de sa vie, Jinah est stressé… Elle a la boule au ventre sans vraiment savoir pourquoi. Qu’attend-t-elle de cette rencontre ? Elle n’en a pas la moindre idée, ou alors elle ne veut pas l’admettre… elle cherche une famille, tout simplement. Ce n’était pas un entretien d’embauche, mais elle était nerveuse et ne savait pas comment s’habiller… Et s’il la trouvait bizarre ? C’était même sûr.

Elle arriva sur le lieu du rendez-vous, elle n’y avait jamais mis les pieds… à vrai dire, les cafés du genre « kawaii » ce n’était pas son truc. Elle entra et son regard chercha du regard si Roy était présent. Elle savait à quoi il ressemblait, puisqu’elle avait joué les curieuses et avait zieuter son profil Instagram… Au moins, c’était un terrain neutre, si l’un des deux parties voulaient écourtés la conversation, c’était faisable. « Bonjour, je vais prendre sur place… Est-ce que Roy est ici ? » demanda-t-elle à la personne derrière le comptoir. Bordel, elle n’a jamais été aussi mal à l’aise de sa vie… et croyez-le ou non, ce n’est pas dans son habitude. Ils vendent de l’alcool, ici ?

we have the same father, half the same dna... can we be a family?

Si ce qui avait poussé Roy à venir en Corée du Sud, jusqu’à Séoul, était une raison personnelle, elle était loin d’être liée à ses origines. En effet, le jeune homme avait grandi dans une famille écossaise aimante, et il n’avait jamais manqué de rien. Ses parents lui avaient bien, un jour, proposé de l’aider à établir un lien avec son pays d’origine, mais Roy ne s’était clairement pas senti concerné. Son pays, c’était l’Ecosse. La Corée, ça lui faisait même un peu peur. Et puis, jusqu’à il y avait peu, ce n’était pas si cool que ça d’être Coréen. Avant que la kpop ne devienne si populaire, tout le monde s’en fichait un peu de ce pays qui attirait moins que le Japon.

Alors, quand une femme l’avait contacté sous prétexte qu’ils aient le même ADN, Roy n’avait pas su comment réagir. Le hasard avait voulu que ce soit au même moment que son séjour à Séoul. La rencontrer ? Il n’en avait d’abord pas franchement eu envie. Cela pourrait ouvrir la porte à un passé obscur qu’il n’avait pas forcément envie de découvrir. A vrai dire, il avait toujours eu peur. Bien évidemment, il s’était demandé pourquoi ses géniteurs l’avaient abandonné, mais il n’avait jamais voulu creuser. Se penser non-désiré n’était pas agréable, même si, ensuite, on l’avait bel et bien choisi. Pourtant, il avait répondu, peut-être poussé par une certaine curiosité, ou une envie enfouie d’en savoir plus. Et il avait accepté de rencontrer cette inconnue.

“Roy, y a une fille pour toi !” Puisque c’était assez surprenant pour tout le monde, Roy n’en demanda pas plus, ne cherchant pas à lancer une plaisanterie ou quoique ce soit. Cette femme, en plus, pouvait très bien n’être qu’une cousine éloignée, curieuse d’en découvrir plus sur son arbre généalogique. Oui, voilà. C’était ce qui avait aidé à l’apaiser et à s’endormir, la veille au soir. Sortant de la réserve, il annonça sa pause, se débarrassa des accessoires de son uniforme, et se dirigea vers la table indiquée par Yoon. Hello, hm, bonjour ! S’il souriait, Roy était tout de même très nerveux. Vous avez déjà commandé ? L’une des rares phrases qu’ils pouvaient dire sans se tromper, l’ayant si souvent répétée. Posant son verre d’eau sur la table, il finit par s’installer en face de la jeune femme, essayant de deviner son âge. Sa cousine éloignée, ça lui semblait pertinent. Une tante, peut-être ? Les femmes asiatiques avaient toujours un secret pour paraître plus jeune qu’elles ne l’étaient, avait-il lu. Je suis Roy… Jinah, c'est ça ? Il avait toutefois toujours un peu de mal avec l’expression de politesse.