osaka drift -- kyungseok

ses phalanges dérivent, cherchent timidement leurs comparses de temps à autre afin d'y abandonner une caresse ou simplement sentir la chaleur de kyungseok contre sa propre peau, jouer avec ses doigts avant que sa main ne reprenne une place plus discrète contre son genou au passage d'une hôtesse ou un autre passager qui passe près d'eux. noma n'a jamais pensé qu'il était du genre clingy, ou peut-être avait-il seulement oublier comment il était dans une relation. le mot reste en suspens dans ses pensées ; kyungseok et lui n'avaient jamais mis de label sur ce qu'ils étaient et n'en avaient jamais discuté non plus, et il se retrouve à vouloir plus, sans le réaliser. lui qui trouvait d'habitude à certain soulagement dans des relations floues et vagues, sans noms, qui lui permettraient de s'évaporer du jour au lendemain en se délestant du moindre élan de culpabilité, se retrouvait à présent à désirer plus.

il voulait être rassuré, il voulait savoir vers où il allait.
il voulait que kyungseok ne soit qu'à lui ; quand bien même cela ne dépasserait pas leurs propres entendement.
il sait qu'il ne peut le crier à tous les toits, mais il voudrait quand même qu'il lui appartienne.

mais noma n'est personne pour quémander. il ne voudrait pas être avec lui-même non plus et ses doigts se pressent de toutes ses forces, sans le sentir, autour du genou de kyungseok. ses yeux cherchent les siens et dès qu'il capte son regard, ses lèvres esquissent un grand sourire. "i'm so excited." qu'il souffle simplement, comme s'il essayait d'éloigner de lui toutes ces pensées parasites.

les heures qui suivent se passent entre l'atterrissage, la recherche de leur valise jusqu'au taxi qui les emmène à l'hôtel. le trajet de séoul à osaka n'avait rien de long ou périlleux, pourtant, noma ressent toujours cette légère fatigue au début de chaque voyage, bien qu'ils fassent presque partie de son quotidien. dès qu'ils se retrouvent dans la chambre, il se laisse tomber sur le grand lit avant de capricieusement tendre les bras vers kyungseok, signe qu'il voulait l'accueillir contre lui, s'étant forcé tout ce temps à ne pas trop l'approcher. "i still can't believe we were finally able to match our schedules, c'est un miracle." ce n'était que quelques petits jours et pourtant cela avait pris de longues semaines avant qu'ils ne réussissent à se permettre cette escapade. "ça va ? pas trop fatigué après le vol ?"

Les yeux perdus sur le paysage qui entour leur vol, Kyungseok se laisse penser à des idées improbables. Il aime s’imaginer maître du monde, en compagnie de l’être qui lui tient la main et qui, par moments, semble se souvenir de la réalité. Et loin de s’en plaindre, c’est vers lui qui se tourne, celui à qui il adresse un sourire tendre et amusé avant de reposer les yeux sur l’extérieur où il se remet à rêver.

Avant Noma, jamais Kyunseok n’aurait pu imaginer vivre une relation aussi étrange avec quelqu’un. Pas étrange, non. Elle était unique. Sans porter de nom, sans avoir de couleur ou d’identité, elle existait en dehors du temps et de l’espace et ne demandait qu’à être vécue. Parfois, elle se faisait incertaine, au grand malheur de ceux qui la vivaient. Qu’étaient-il exactement ? Des amants ? Des amours ? Des amis que la vie avait approchés plus que de raison et qui, désormais, ignoraient où se trouvaient les lignes qui traçaient dans le monde de petites cases où les gens aimaient s’inscrire pour définir qui ils étaient ?

Kyungseok l’ignore, mais il ne peut en faire de même avec ce cœur qui s’affole à chaque fois que son esprit s’attarde sur l’être aimé. « Me too. » Il lui adresse ce même sourire, résistant à une envie insoutenable : celle de l’embrasser une fois encore.

Mais le public exige la discrétion, la mesure et le contrôle.
Il le fera plus tard, en retrouvant la solitude, gardienne de leurs secrets.

Une fois celle-ci retrouvée, après un trajet en taxi qui n’aurait pu être assez court, Kyungseok sourit en voyant Noma s’écraser sur le lit. Il attrapa ses mains, liants sur doigts en un sourire. « J’ai cru que ça n’arriverait jamais. » Un rire lui échappa alors qu’il s’allongeait à ses côtés pour pouvoir enfin le prendre dans ses bras après bien trop de temps passé séparé de lui.

« Ça va encore. Et toi ? Comment tu te sens ? »

S’ils devaient rester un moment dans cette pièce à faire une sieste, enlacés, le rappeur n’allait pas s’en plaindre. Son monde aurait pu se résumer à cette pièce seule.

« On sort toujours, ce soir ? »
Ils n’avaient que quelques jours à Osaka, et pourtant, Kyungseok voulait en profiter au maximum. Il avait un pu recherché les activités qu’ils allaient pouvoir faire. Qu’il était étrange de découvrir à son âge les émois des sentiments naissants.