(( we've been there )) ˗ˏˋ ♡ ˎˊ˗ jessicah

le parfum perlait gracieusement sur sa peau, goutte cristalline infusant l'oxygène alentour. le sourire rayonnait sur ses lippes quand un bref regard sur sa montre lui rappela ce rendez-vous impromptu. un bref regard un peu plus tôt ce matin. quelques gestes évasifs, discrets en chemin. l'air de rien, pensait-il. mais les regards ne trompaient pas. elle était belle, cette inconnue. le temps d'une nuit semblait le charmer plus qu'il ne l'aurait du.

lui qui s'était promis de ne plus retomber dans ses travers.

perdu.

il était faible, noah. il suffisait d'un simple sourire bien placé pour que ses jambes perdent leurs propres facultés.

il était faible, et ô dieu qu'il aimait ça. et il savait qu'il n'aurait guère dû donner suite. la bague décorant parfaitement la main gauche de cette dame agissait comme seul rappel. mais ce n'était pas de sa faute. il n'y était pour rien. et dans le meilleur des scénarios, il était lui-même une victime. victime de ses propres pulsions, de cette tentation qu'elle agitait devant ses yeux.

et pourtant, il était là, devant cette forte dont le numéro de chambre gisait encore dans le creux de sa main. noah n'était pas idiot, il savait très bien ce qu'il se passerait une fois cette porte franchie. alors il s'était permis une petite liberté, une sorte d'avance vestimentaire. le haut volontairement laissé au placard. seul son jean l'habillait. ceci, et peut-être la petite bouteille de vin rouge qu'il crut bon d'acheter en vitesse un peu plus tôt aujourd'hui histoire de faire bonne impression. alors il racla sa gorge, réajusta ses épaules puis donna trois coups contre cette porte, le palpitant s'affolant péniblement dans sa cage thoracique, alors qu'il s'appuya de nouveau contre l'encadrement, le sourire charmeur à présent sur ses lippes. salut to-... oh m-merde ! et son sourire s'étira, encore, et encore jusqu'à ce que la vision devant lui se révèle être... jessicah ! comme mis à nu, et pris surtout en plein crime, noah tenta tant bien que mal de dissimuler ce qu'il pouvait, l'air penaud étirant glorieusement ses traits. t-tu fais quoi ici ?! évidemment. c'était sa chambre. alors et dans un second temps, il regarda sa main le doute le prenant au vol. s'était-il trompé d'étage ? merde. c'est pas.. on est à l'étage 3 ?

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…Un lourd soupire s’échappe de ses lèvres face à la sécheresse de sa peau similaire à celle d’un désert. Elle avait beau aimé les montagnes, ce n’était pas le cas de son épiderme bien trop habitué à la température de la capitale.   C’est ainsi qu’elle en venait à superposer d’innombrables couches de soins sur son visage, comme pour y sceller un fragile espoir d'immunité contre le givre. Jessicah se consacrait avant tout à ces soins pour elle-même, reléguant son image publique au second plan. Devant la caméra, elle pouvait aisément feindre l’éclat d’une peau parfaite, dissimulée sous un masque de fond de teint. Mais une fois seule, face à son miroir, quand les projecteurs s’éteignaient, il ne restait qu’elle et la vérité de ses imperfections.

La peau luisante, celle-ci ne cessait  d’attirer toutes les sources de lumière qui se trouvaient autour d’elle. Ces produits qu’elle payait une fortune se montraient finalement très efficaces. Jessicah ne peut s’empêcher d’esquisser un léger rire en palpant ses joues avec le bout de ses doigts, rebondie et douce, plus aucune source de sécheresse. Cependant, alors qu’elle célébrait cette victoire en prenant son beau visage en photo, un léger sursaut s’empare de son corps lorsque la porte de sa chambre s’ouvre. Noah ?

Un sourire amusé se dessine sur ses lippes, et bien et bien. “Noah” répond alors la blonde en gardant cet air amusé sur son visage, tandis que son regard scrutait son torse où les vêtements manquaient apparemment. “Qu’est ce que je fais ici ? on avait rendez-vous, tu t’en souviens pas ?” d’un ton humoristique, elle commençait à comprendre la situation et l’envie d’en profiter la prenait de plus en plus. “Disons qu’on est un étage en dessous” Où avait-il rendez-vous, non, avec qui il avait rendez-vous ? C’est la question à laquelle la blonde allait tenter d’apporter une réponse. “C’est pour moi le vin ? …elle est super ta tenue, j’adore trésor. Tu skies comme ça aussi ?”

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il n'était pas de ceux à s'embarrasser de la gêne, pas celui qui se laissait dévorer par le poids du regard des autres. les regrets, les manquements, les conséquences de ses actes glissaient sur lui comme l'eau sur les pierres lisses d'un ruisseau. il n'y voyait aucune raison de s'attarder. à vrai dire, noah vivait selon une vérité simple : ce qu'il ne pouvait maîtriser, il n'avait pas à en porter le fardeau. pourquoi se soucier de ce qui échappait à son emprise ? le temps, lui, ne se laissait pas capturer. il filait, inaltéré, sans qu'aucune main ne puisse le retenir. tel était noah. esprit simple se délectant de ces mêmes saveurs.

alors comment pouvait-il expliquer l'embarras logé sur ses pommettes ? cette délicate teinte qui trahissait pourtant ce qu'il ressentait au plus profond de lui ? une gêne, dans sa plus belle forme artistique. il était dénudé, face à elle. métaphoriquement, et d'une certaine façon, physiquement. là était peut-être la complexité de ce détail immaculé. elle, jessicah. l'amie de sa sœur. et par extension, la sienne également. elle, jessicah, qu'il considérait d'une certaine façon comme le reflet de micah. jamais l'une sans l'autre. les deux facettes d'une même pièce.

ah… ouais, bien sûr. rendez-vous.... comment j’aurais pu oublier ? la voix de noah perça la tension de l’air avec une fausse légèreté, chaque mot comme une tentative désespérée de reprendre le contrôle. l'éclat métallique de la bouteille de vin qu’il tenait dans ses mains semblait trop lourd pour le léger ballet qu’il tentait de danser avec ses propres pensées. il se sentit aussi vulnérable qu’un enfant surpris dans un coin qu’il croyait secret. et il n'aimait pas ça. alors il laissa échapper un rire nerveux, comme un réflexe pour se raccrocher à une réalité qui, de toute façon, glissait entre ses doigts. un sourire, à la fois innocent et un peu trop large, étira ses lèvres, un masque trop évident pour masquer le trouble qui bousculait son âme. tu sais quoi, ouais, le vin… évidemment, c’est pour toi ! rien que pour toi. comment pouvait-il se sortir de là ? alors il poussa ladite bouteille légèrement vers jessicah, l'esprit voguant ailleurs, l’offrant comme un dernier ancrage dans un monde qu’il peinait à comprendre. je me suis dit que t’avais peut-être besoin de ça après, euh… une journée de ski intense ? enfin, je suppose que c’est ce qu’on fait ici. piste de ski évoquait inévitablement le fait de skier. c'était une évidence aussi limpide et irréfutable qu'une équation simple. très smart encore une fois, noah... ses épaules s’affaissèrent comme si elles pouvaient porter tout le poids de ce moment absurde. ma tenue ? c’est le dernier cri, t’étais pas au courant ? le style 'après-ski minimaliste', ça cartonne. et pour répondre à ta question, ouais, évidemment que je skie comme ça. la liberté vestimentaire est sans pareille. tu devrais essayer un éclat d’amusement traversa ses yeux, mais même ce sourire semblait glisser sur lui, comme une illusion fragile qu’il savait vouée à se dissiper au moindre faux mouvement.

noah se pencha furtivement en arrière, laissant ainsi son regard glisser vers le numéro de chambre sur la porte. il ne pouvait s’empêcher de se demander où il avait bien pu se perdre, tout à coup, dans ce dédale de chiffres et de destinées entrelacées. ce n'était pourtant pas aussi compliqué que ça de s'orienter dans un hôtel, alors comment avait-il échoué ? le destin. certainement. elle n'était pas faite pour moi pas même l'espace d'une nuit. tant mieux, finalement.

c'était peut-être tout ce qu'il lui fallait pour retrouver son assurance.

il se rapprocha légèrement de l’encadrement de la porte, son avant-bras positionné contre ce dernier alors que sa silhouette se perdit presque dans l’ombre tamisée de la chambre. alors, trésor l'emphase était volontaire, sa voix se faisant plus basse, plus intime, comme une invitation qu’il espérait silencieuse. tu comptes m’inviter à entrer ? ou tu préfères admirer ma tenue révolutionnaire depuis le couloir ?

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et elle ne se trouvait pas parmi celles qui prennent plaisir à embarrasser autrui. Pourtant, son allure et ses manières semblaient raconter une autre histoire — ou, du moins, c’est ce que d’autres s’étaient déjà appliqués à lui faire entendre. Cependant elle pouvait sentir la gêne à des kilomètres émanait du brun, et ses doutes se confirmèrent lorsqu’elle discerna ce rouge sur ses joues. Est-ce qu'elle le mettait mal à l’aise ? ou c’était tout simplement la situation dans laquelle il s’était trouvée qui avait teinté ses pommettes de rouge ? Puis Jessicah prit le temps de se mettre à sa place, quelle aurait été sa réaction ? comment aurait-elle agit ? Des questions auxquelles elle évitait de répondre, convaincue qu'elle ne se retrouverait jamais dans un telle contexte, fermement ancrée dans sa certitude.

Un énième gloussement de rire, léger, s’échappa de ses lèvres, trahissant une malice qu’elle ne cherchait même plus à dissimuler. “Je te pardonne. Ça arrive d’oublier” Rendez-vous fictif, et bien heureusement, quel homme pourrait être assez fou pour oublier un rencard à ses côtés ? Elle laissa échapper un dernier sourire, amusée par la facilité avec laquelle cette situation s’était imposée, presque naturellement. Un divertissement bien plus agréable que ce qu’elle faisait quelques minutes auparavant, comme si le hasard lui offrait un nouveau jeu auquel elle ne pouvait résister. “Rien que pour moi..? Oh wow, quelle magnifique façon de se faire pardonner” Poussant un peu plus loin cette idée de rendez-vous imaginaire, comme pour prolonger le comique de cette scène. Cadeau qu’elle savait initialement pas adressé à elle, mais désormais c’était vers ses beaux yeux que le brun lui tendait ce vin. “Merci” Doux remerciement qu’elle lui adressa en entourant cette bouteille de ses mains avant de la déposer au centre de sa table de nuit, là où elle attendra en patientant d’être consommé. “En effet. C’est ce qu’on fait dans une station de ski…On ski” À nouveau, un rire suivit ses paroles, elle savait qu’il ne faisait pas exprès, que le stresse avait sûrement pris le contrôle pour dire une évidence pareil, mais elle ne pouvait s’empêcher de trouver atrocement drôle. Surement car elle ne l’avait jamais vu ainsi. “Ooh je vois. et tu n’as pas froid ? Ou tes tatouages te servent de fourrure ? J’essayerais oui…Un jour, si tu m’accompagnes” Si elle risquait l'hypothermie pour suivre les dernières tendances mode, ça ne serait certainement pas seule.

Et rideau ! Distinguant son regard qui la quitte pour se poser sur..son numéro de porte ? Jessicah perçut la conclusion de cet instant comique, qu’elle avait savouré, mais qui se terminait justement au moment idéal.

Trésor ? surnom qui fit naître un rictus satisfait dans les commissures de ses lèvres, bien différent de ceux qu’elle avait fait apparaître quelques minutes auparavant. “Tu as besoin de mon invitation ?” Syllabes qu’elle prononça presque comme une provocation, accompagné de son sourcil gauche dressé elle finit par lui adresser un léger signe de tête, invitation à entrer dans sa chambre. “Entre, il fait frais dans le couloir.”

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il y avait de ces instants qu'il espérait voler en éclat. l'habitude de vivre dans le trouble, de ne guère se rappeler de la veille, de ces jours qui filaient, de s'endormir dans un cocon qu'il tissa méticuleusement après une soirée bien trop animée. c'était là une sorte de porte ouverte qu'il offrait à l'impossible. l'autorisation d'être et d'exister sans aucun scrupule, vivre sans regret et sans penser aux torts qu'il aurait pu commettre derrière lui. une agitation propre à lui, qui le faisait sourire - parfois même un peu trop, mais qui avait au moins le bénéfice de le rendre vivant.

plus qu'il ne l'était maintenant, finalement. ce qui n'était pas bien compliqué.

risible. ridicule était cette gêne dont noah n'arrivait pourtant pas à poser un mot ni un sens. et comme pour les autres fois, il aurait aimé pouvoir vider cette bouteille et passer à la journée suivante, laissant la conscience s'endormir pendant que le reste faisait ce qu'il savait le mieux faire. être. alors autant en rire, n'est-ce pas ? c'était ce qu'il fit. brève, légère mélodie qui glissa sur ses lippes pendant que son regard tomba sur le sol. tu es bien trop aimable pour mon humble personne un faux compliment, finalement, malgré tout le bien que noah pensait de jessicah. puis un second éclat, cette fois-ci plus vivant alors qu'il osa déposer son attention sur la jeune femme, un regard assumé, le sourire suivant naturellement comme une seconde peau. j'aurais pu t'offrir des fleurs, tu sais sa voix s’était adoucie, presque charmeuse, tandis qu’il inclinait légèrement la tête, un sourire en coin s’étirant doucement sur ses lèvres. mais le vin me semblait plus… direct. moins cliché, plus moi. puis, avoue, t'aurais trouvé ça louche, non ? noah, le gars qui débarque avec un bouquet comme s’il avait soudainement des intentions romantiques à dire vrai, même le vin sonnait faux. une vieille habitude qu'il prit de gabriel, finalement, quand noah était plus du style à mélanger bières et boissons énergisantes. il avait appris, avec le temps et la pratique, que certaines situations méritaient un minimum de romantisme. dommage que la femme qu'il était supposé retrouver ce soir ne puisse pas en profiter. d’accord, j’ai merdé. je voulais impressionner quelqu’un, mais à la place, j’ai l’impression d’être un gamin pris en flagrant délit le soupir se voulait sincère, sa main roulant derrière sa nuque comme pour retrouver ses derniers fragments de dignités. par chance ou non, jessicah savait détendre l'atmosphère. les tatouages, c’est comme une armure psychologique. tu te convaincs que t’as chaud, et voilà, plus besoin de manteau. spoiler alert : ça ne marche pas beaucoup une légère pause s'immisça, lui laissant le temps de sonder jessicah pendant qu'il s'humecta les lèvres. t'accompagner ? évidemment malheureusement, il était toujours de ceux à être partant pour la pire des idées.

un simple hochement de tête suffit pour que noah finisse par glisser à l'intérieur de la chambre, son regard voguant sur chaque mur de la pièce comme s'il n'en connaissait pas déjà les contours. sympa ici. j'adore la déco puis, il s'abandonna sur le lit, le regard ne quittant à aucun moment jessicah. bon avant que je débarque à l'improviste comme ça, tu faisais quelque chose ? je te dérangeais pas ?

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