→ groupe jaune 1

la maîtrise revenait doucement, au fur et à mesure de son ascension. le geste un peu plus certain et firme, ses pieds trouvant une meilleure stabilité, permettant à la jeune femme d'accélérer le rythme et grimper un peu plus haut, un peu plus vite. elle ne faisait même plus attention au temps qui passait, son attention entièrement donnée aux différentes prises dispersées ici et là sur ce grand mur, cherchant celle la plus adaptée par rapport à sa position actuelle. c'était presque amusant comme activité, mais certainement pas ce vers quoi elle se tournerait volontiers si elle en avait le choix. une fois le sommet atteint, elle constata qu'elle n'était pas trop mal placée par rapport aux autres. hyeji n'était de toute évidence pas la première, mais son score ne devait pas être trop mauvais. par chance, peut-être. sans plus tarder, elle se laissa tomber petit à petit, rebondissant de temps à autre contre le mur jusqu'à ce que ses pieds touchent enfin le sol.

du grand, n'importe quoi. à l'évidence, la demoiselle ne dépassait guère le mètre soixante et la voilà, prête à franchir de bien multiples mètres dans l'espoir de vaincre la concurrence au-delà des cieux. vêtue de son plus bel apparat sportif ; elle osait observer silencieusement ses camarades et acolytes de l'instant présent. figures dont elle ne disposait guère de véritables connaissances, si ce n'est... au travers d'innombrables écrans : télévisions, téléphone portable et ordinateur. alors, c'est à l'aide d'un certain respect que de multiples courbettes seront réalisées avant qu'elle ne soit amenée à arborer un attirail infernal dans l'espoir d'évincer le moindre accident. harnachée, en place et stressée. une lourde inspiration fut entreprise tandis que ses mains se retrouvaient emplies d'une poudre blanchâtre afin de parfaire sa prestation. le départ venait d'être annoncé et déjà, les demoiselles à ses côtés s'agitaient tandis que son départ à elle fut... compliqué. la peur s'était permise de rejoindre son esprit. sacrilège.

douloureusement, difficilement, mais sûrement. chaque gestuelle se devait d'être calculée, réalisée avec soins et mégarde tandis qu'elle s’efforçait de regarder au-dessus de son crâne afin de parvenir à glisser ses mains à l'encontre des prises qui se dévoilaient. son esprit lui offrait d'innombrables doutes tandis que, parfois de simples regards et coup d’œils fut dévoilés à l'intention de ses camarades. simple curiosité déplacée, l'idiote. son faciès se retrouvait secoué de droite à gauche afin de parvenir à rassembler ses esprits et ainsi poursuivre. et ce, tandis que ses concurrentes semblaient féroces, elle n'abandonnerait guère. malgré l'échec cuisant qu'elle serait en mesure de rencontrer, elle se devait de démontrer un aspect de battante, féroce. prête à en démordre et démontrer les torts d'autrui qui étaient en mesure de se moquer de ses compétences sportives (moindres, certes). s'encourageant silencieusement, c'est ainsi que sa route fut continuée.

la dernière ligne droite, ses derniers efforts et énièmes soupirs. ses gestuelles s'avéraient d'avantage rapides et stables afin de poursuivre son chemin au-delà du sol. elle n'osait aucunement jeter un regard en arrière par peur d'être pétrifiée. quiconque, ne serait guère serein ainsi installé, à plusieurs mètres du sol. alors, naturellement : elle poursuivait ses encouragements en de bien multiples murmures tandis que ses mains et ses pieds s'accordaient. l'un, après l'autre. les centimètres la séparant de la ligne d'arrivée se restreignaient au fil des secondes et enfin, un soulagement. ses mains moites, son faciès maculée de sueur et ses guibolles flageolantes. c'est finalement auprès de la terre ferme qu'elle se sentait le mieux. et c'est à l'aide d'une grâce sans nom que, son corps rencontrait le sol afin de s'extasier à l'encontre de celui-ci. le remerciant d'exister.

total ; une minute, sept secondes. 

— cette fois ci, pour conclure sa série d’épreuve aux isac, la voilà à disputer une discipline qu’elle n’a jamais réellement côtoyé auparavant – même durant ses années lycée, ses entrainements à la flow lui avaient permis d’en être dispensée.
elle s’est entrainée quelques jours auparavant mais doute tout d’elle même de ses capacités – ne comptant que pour sa taille pour tenter de la sauver, et n’est même pas certaine que cela l’aide à être la plus rapide.
par réflex sans doute, l’instinct lui chuchotant que les hommes sont faits pour toucher le sol et non prétendre aux cieux, elle s’assure de la solidité du harnais la retenant, en tirant d’un coup sec sur ce dernier. un malheureux accident est bien trop vite arrivé, elle sait bien, et finir avec une cheville foulée est sans doute le pire qui puisse lui arriver – ce n’est pas un modique évènement qui la freinera dans sa progression et son but ultime.