→ groupe jaune 1

— sur la ligne de départ, la demoiselle attend le son du sifflet avant de s’élancer à la suite de ses concurrente – avide de victoire cette fois, elle compte bien se débrouiller pour remporter l’une des épreuves du jour, son âme de compétitrice brillant encore sous les néons du gymnase. elle n’est peut-être personne ici mais compte bien faire reluire son nom quelque part, même s’il ne s’agit que d’un éclat fugace dans la pénombre des étoiles régnant ici.
alors elle s’accroche, monte et grimpe sans jamais cesser sa course, ignore ses concurrentes à ses côtés. l’ascension n’est ni lente, ni rapide, elle ne saurait dire si son rythme est convenable ou non, encore moins si elle peut remporter la victoire. elle s’interdit d’observer ses camarades, bien que la tentation soit forte, par peur de se déconcentrer – ou de se déstabiliser. elle poursuit alors sa route seule, mais déterminée, gravit ce mur qui lui est imposé.

— les premiers signes de fatigue se manifestent déjà – la demoiselle se demande si elle va pouvoir garder la même cadence jusqu’au sommet de ce mur semblant s’allonger au fil des secondes alors même que le chemin se réduit ; illusion destinée à faire abandonner les plus faibles, mécanisme de défense pour fuir l’effort qui accule ses muscles.
mais elle ne cède pas. refuse l’humiliation d’être celle demandant à toucher terre ou restant là à ne plus bouger. fierté trop grande sans doute – il lui a si souvent été reproché d’être une tête dure, bien que cela fasse parti de son caractère. alors elle pousse sur ses bras, sur ses jambes, tente l’impossible jusqu’à percevoir ce fameux sommet. sa stabilité semble grandissante au fil des secondes, ainsi que son assurance à la perception de la fin de l’épreuve, lui donnant une fulgurance soudaine – genre de sprint de fin avant de savourer la fin des épreuves de la journée, et le repos qui l’attend.