do min oh, jung ji won, oh jaesun, shimizu ren, liu tae joon, nam junsu, song min woo, kang jesse, han youngmin, pyo yunhwa
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C'est terminé. C'est une vérité qui flotte dans le fond de ma conscience depuis des mois désormais. Plus jamais je n'aurai avec Yiren la relation que j'avais autrefois. C'est comme une ville après un désastre, comme un matin après une nuit d'orage : c'est terminé, mais ça ne sera plus jamais comme avant.
Mais aujourd'hui, c'est terminé. C'est terminé, et il est temps de ramasser les débris de ce qu'on a pu être tous les deux. Parce que nous étions trop différents, nous sommes trop différents, et qu'entre nous, il n'existera jamais rien de plus fort qu'une grande amitié, parce que je ne peux pas poser sur elle le regard qu'elle attendrait.
J'y pense encore, alors que j'accorde ma basse, soutenant du regard l'aiguille de l'accordeur qui m'indique un ton trop bas, un demi-ton. La justesse. Il m'aura fallu du temps pour le comprendre : j'ai besoin de m'ajuster, moi aussi. Accepter la réalité telle qu'elle est, et ne pas vivre dans le regard d'une autre personne qui, de toute évidence, n'était pas faite pour moi.
Combien de soirées ai-je passé à ressasser les mots qu'elle a prononcé, ce soir-là ? Combien de fois ai-je revisionné en boucle, dans la salle obscure de mon esprit, ce moment douloureux, en espérant lui inventer une fin meilleure et moins douloureuse ?
Mais ça n'est jamais arrivé. Les films, une fois tournés, ne changent pas. Les souvenirs le peuvent, eux, mais à quel prix.
Pendant des mois, j'ai souhaité avoir l'occasion d'effacer mes souvenirs, comme dans ce film, Eternal Sunshine of the Spotless Mind. J'aurais aimé pouvoir oublier tout ce qui m'avait passé par l'esprit, le point auquel je m'étais détesté, simplement parce que je n'ai aucun contrôle sur la raison pour laquelle elle a décidé de me quitter. Il y en avait d'autres, sans doute. Je le savais tout aussi bien qu'elle, notre relation était difficile, mais j'aurais préféré qu'elle s'en tienne à cela.
Qu'est-ce que je pouvais y faire, maintenant, de toute façon ? Je n'allais pas me réveiller un matin en ayant complètement changé. On n'était pas dans un film mal scénarisé. On était dans le monde réel. On y est toujours.
Et je sais, maintenant, que c'est terminé. Parce que le temps passe et que rien ne change. Parce que je ne sais pas où je vais, ni même pourquoi je le fais encore. Parce que la femme à qui j'ai donné mon coeur n'était pas celle qui pouvait s'en charger, et qu'il me faut continuer comme si de rien n'était.
Je joue quelques notes de basse, elles font vibrer mes tympans. Un peu de temps avec moi-même pour ne plus penser à toutes ces choses qui me préoccupent. Ma place, qui je suis, ce que je veux, ce que je fuis. J'ai vécu dans cette bulle où tout allait bien. En cas de problème, j'avais toujours ce coussin confortable sur lequel me reposer, ces gens pour m'épauler. Et c'est vrai, pendant longtemps, j'ai profité de tout cela sans me poser de questions, sans me demander si je l'ai vraiment mérité. Mais les choses ont changé.
J'ai changé. Enfin, j'ai envie de le penser.
Je me dis qu'en étant moins superficiel, plus conscient du monde qui m'entoure, j'en serais également plus proche. J'ai envie que nos fans sachent que nous sommes comme eux, des êtres humains avec des faiblesses, des difficultés. J'ai envie d'aider ceux qui, comme moi, se sont retrouvés déçus par ceux qu'ils aimaient, parce qu'ils étaient différents, et que ces autres n'étaient pas prêts, ou tout simplement, parce qu'ils n'avaient pas les mêmes intérêts, mais qui ne trouvent pas d'oreille à laquelle parler.
J'ai envie que chacun puisse profiter de la chance que j'ai eue d'avoir une famille sur laquelle compter. Je ne suis pas capable de résoudre les problèmes de tout le monde, et je le sais, mais si je peux y contribuer, d'une manière ou d'une autre, alors je le ferais.
Parce que c'est terminé, mais que ce n'est pas la fin. Parce que c'est le début d'autre chose, un nouveau chapitre dont je veux être fier.
